vendredi 18 novembre 2016

Welcome Lemmy!







J'avais écris ces quelques lignes une semaine avant l'accouchement, j'ai bien hésité avant de publier et puis je me suis dis pourquoi pas vous livrer un peu de moi, un peu de nous et vous faire partager cette aventure unique, la plus belle de toute de notre vie.


semaine 40





C’est comme si une période de ma vie venait de s’achever. Une période qui ne reviendra pas mais que je salue sans regret. J’ai eu tellement de bonnes choses au fil des ans : les voyages, les amis, les fêtes, du boulot …. Je peux dire adieu à une partie de ma jeunesse sans douleur. Avec Olive on est conscients de fermer un grand chapitre de notre vie, et d’un ouvrir un autre, bien différent des précédents.

Hé oui la vie réserve des sacrées surprises! Je dois l’avouer je ne m’étais jamais trop projetée devenir maman, j’avais pris la fâcheuse habitude de repousser ce moment, trouvant toujours une bonne excuse : je ne me sens pas bien la où je suis, je ne me sens pas prête, j’ai peur, j’ai encore envie de voyager et de rester libre, je veux le faire entouré de ma famille, ferais-je une bonne maman? et si je n'avais pas l'instinct maternelle? moi qui m'extasie facilement devant un bébé chiot :) mais qui n'ose pas prendre un bébé dans ses bras? mais mon horloge biologique m’a rattrapé et j’ai eu un déclic. Je ne pouvais pas passer à côté de ce bonheur, j’aurai certainement passé le reste de ma vie à ressasser que j’aurais au moins dû essayer, j’aurais eu des regrets qui m’auraient forcement rongés à un moment donné. .

Je me souviens avoir entendu, l'année dernière, une collègue dire "si je n'ai pas d'enfant je saurai que j'ai raté ma vie" et que cette petite phrase m'avait bouleversé. Et puis il y a eu mes 2 collègues les plus proches qui sont tombés enceintes et m'ont permis de partager avec elles une partie de leur maternité et qui inconsciemment ont réveillé en moi la maman qui dormait...

Je me suis décidé tard (je parle pour moi car Olive lui s'est toujours senti prêt pour ça mais ne m’a jamais mis la pression et pour cela je lui en serais éternellement reconnaissante) et j’ai eu la chance de tomber enceinte après 1 an et quelques mois d’essai. Alors que nous étions sur le point d’entamer une fécondation in vitro (nous avions fait toutes les démarches et je devais commencer les piqures le 10 mars), et que du coup nous n’avions rien calculé du tout, le « miracle » s’est produit. A 38 ans, je ne pouvais plus me cacher derrière le "on verra plus tard", avoir un enfant a toujours été chez moi une idée abstraite mélangée à une peur toute aussi abstraite. On se disait tout le temps "bon si on en a un c'est bien mais si on n'en a pas c'est pas grave on continuera de voyager et on aura plein d'animaux" lol

Je pense qu'en ayant un enfant tard on a moins de regret et de frustration par rapport au changement de vie que ça implique, on a bien profité avant, on est posés et désormais on se sent prêts à devenir les meilleurs parents possibles.

Et puis il y a aussi la pression sociale que l'on ne ressent pas directement car c'est toujours insinueux, comme si ma réticence à avoir un enfant était suspecte, comme si j'étais une égoïste trop centrée sur ma petite personne et mon physique, alors qu'en réalité ma vie en duo me comblait déjà de bonheur et que je ne ressentais simplement pas de manque.

Dans un premier temps et même après avoir inspecté le test et la notice sous toutes les coutures, nous avions du mal à réaliser. On ne s’est pas trop emballés, bien conscients des risques pouvant survenir pendant les 3 premiers mois. Et puis bébé à continuer de grandir, de prendre du poids et à bouger dans mon bidon. Pas de nausées en soi mai un peu de dégout de la nourriture les premiers mois, pas de vergetures (alléluia), pas de prise de poids excessive (13kg) et en prime une belle peau et des cheveux soyeux et presque épais :) Les seuls désagréments ont été des remontées acides quasi quotidienne, une vessie faisant office d'oreiller à bébé et quelques pincements dues aux étirements des ligaments. L'arrêt de la cigarette s'est fait rapidement et simplement, la privation des apéros et de la fête a été plus frustrante...mais je me suis vite fait une raison, la santé de bébé nous étant primordiale, il était impossible pour moi de faire une entrave à ma nouvelle et irréprochable hygiène de vie (oui je suis devenue une sainte pendant 9 mois :) Que c'est bon de ne plus se rappeler ce qu'est une gueule de bois et de se lever tôt les week-end pour en profiter à fond. J'ai tout de même l'impression d'avoir passé une année extra calme pour ne pas dire ennuyante.


Exit le shopping,  les randos et les campings (et les fiestas, mais ça je l'ai déjà dit hein :), du coup je tourne en rond surtout depuis que je suis en congé mat (j'ai pris 5 semaines avant la date prévue, plus fatiguée psychologiquement que physiquement, mais ca c'est une autre histoire)
Pendant mon pré congé mat je cogite beaucoup, il y a des jours où je suis euphorique et d'autres où j'imagine le pire, limite dépressive, je pleure pour un rien mais je gère enfin je crois. Olive quant à lui réalise plus ou moins, plus moins que plus en fait :) mais je ne vais pas parler à sa place, tout ce que je sais c'est qu'il fera un papa formidable.

La semaine prochaine nous serons 3, le week-end prochain sera notre dernier tous les deux, j'aurais envie de marquer le coup et de partir en escapade mais à part une sortie resto il n'y a pas bcp le choix. Je suis tellement happée et mobilisée par ce corps qui n'est plus vraiment le mien et complètement moi à la fois. Je ne suis pas mélancolique à l'approche de la toute fin de grossesse mais plutôt pressé d'être soulagée et de commencer un nouveau chapitre de notre vie.


27 octobre le jour J

Comme je le redoutais j'ai très mal dormi, j'ai l'estomac noué, impossible d'avaler quoique ce soit mais bon le rdv pour le déclenchement a été pris, je dois y aller. Ma valise sous le bras j'arrive à la mat à 7h30, on m'installe dans la salle d'accouchement. Le moment est solennel, j'imagine déjà bébé sortir de mon ventre et Olive couper le cordon, qu'on me le mette sur moi et que nos peaux se touchent enfin. Bon, la sage femme me prévient que la journée risque d'être longue et comme je n'ai pas de contraction ils vont les provoquer à l'aide d'un gel.

Au bout d'une heure je sens de légères contractions, au bout de 2 elles s'intensifient si bien qu'on décide de faire une péridurale. La piqure est douloureuse surtout que l'anesthésiste si reprend à 2 fois. Cool depuis le temps que j'en entend parler, que soit disant on plane, l'impression d'avoir fumer le chichon... Mais au lieu de ça j'ai le corps qui me picote, je n'arrive pas à me détendre. Une sage femme déboule dans la salle et vient m'annoncer que mon bébé n'aime pas les contractions, son petit cœur passe de 180 à 60 en quelques secondes, je commence à paniquer et je sens arriver la césarienne gros comme une maison. Quelques minutes plus tard, je suis transféré en urgence en salle d'opération, on me réinjecte de fortes doses de morphines pour être sûr que mon corps soit totalement endormi. En effet je ne sens rien du tout, les médecins sont relativement silencieux mais j' entend qu'on parle de cordon autour du cou, je stresse et je lutte pour ne pas tomber dans les vaps car je VEUX assister à la délivrance.
Et puis j'entend Lemmy pleurer, on me le met sur mon torse quelques secondes. En disant "oh mon ptit bébé te voilà enfin" Lemmy s'arrête de pleurer net et me regarde avec ses grands yeux écarquillés. Je suis émue. De retour dans la salle, je suis complètement dans les vaps, le corps endormi des orteils aux épaules. Je suis mal installée dans le brancard mais je ne peux pas bouger, quelle sensation horrible, je transpire des litres d'eau puis je me met à greloter et ainsi de suite pendant des heures. Olive tient bébé dans ses bras, il est tellement heureux, il n'arrête pas de me répéter "ca y est mamour, on a un enfant, tu te rend compte?", j'assiste impuissante à ce moment de pur bonheur. 4 heures après la césarienne je suis toujours dans le coltar et mon corps déguste, des démangeaisons apparaissent, j'ai faim (je n'ai rien mangé depuis la veille), je vomi, bref j'ai tous les symptômes d'une toxico en pleine descente, je suis au bout de ma vie. Olive reste dormir à mes côtés, heureusement car j'angoisse, je suis fébrile, je n'arrive pas à réaliser que Lemmy est là et qu'il a besoin de moi. Malgré l'extrême fatigue je ne peux pas fermer l'œil de la nuit. Olive non plus. Le lendemain j'ai toujours de vive démangeaisons, on me retire ma sonde et mon cathéter et je peux enfin me lever, reprendre possession de mon corps. On m'apprendra par la suite que je suis intolérante à la morphine d'où les effets secondaires. Nous serons restés 6 jours à la mat, Olive aura dormi près de nous toutes les nuits et aura été d'un grand soutien tout comme les infirmières et sages femmes qui ont été toutes adorables, compréhensives et aidantes. Je suis euphorique à l'idée de rentrer à la maison mais très vite on se retrouve confrontés, seuls, à la réalité. Pas facile de trouver ses marques et de se mettre d'accord, on va devoir apprendre à devenir parents. Les nuits sont courtes et les nerfs à vif mais quand on voit cette petite bouille, on fond de tendresse.

Voilà, Lemmy a aujourd'hui 3 semaines, on passe toutes nos journées coller-serrer ou disons plutôt qu'il ne me lâche pas la grappe (pour ne pas dire le néné :), on s'apprivoise tout doucement et chaque jour on tisse ce lien unique qui nous unit un peu plus fort.

Je m'arrête là, j'ai assez raconté ma vie pour cette fois :) et je vous dis à tout bientôt pour de futures escapades qui désormais se feront à 3 :) Bisous à tous!



Lemmy a quelques heures

Lemmy a quelques jours
Lemmy a une semaine - première ballade au parc forestier

première sortie à la plage - Lemmy a 2 semaines

 Lemmy a 3 semaines