A l’assaut du Tongariro

Nous atteignons le parc national de Tongariro (classé Unesco) en début de soirée, nous décidons de passer la nuit à Mangahuia , un camping du DOC (Departement Of Conservation). Juste le temps de monter la tente, de papoter un peu avec 2 frenchies que la nuit commence à tomber. Il fait un froid glacial, on se cuisine une soupe à la va vite et on s’emmitoufle dans nos 2 sacs de couchages superposés. Même avec le manteau, l’écharpe, le pantalon et les grosses chaussettes je claque des dents et le nez bouché m’empêche de respirer. Je sens que la nuit va être longue, bon on a intérêt à trouver le sommeil car le lendemain nous attend un trek ardu de 20km soit 8h de marche.

Nous sommes réveillés tôt, on avale notre petit dej et nous voilà partis au parking des navettes à 15mn du camping. Le trek ne constitue pas une boucle, du coup on a besoin d’un trajet pour aller au point de départ (ayant donc laissé notre voiture au futur point d’arrivée), à 30 dollars par personne pour 20 mn de bus le business est rentable ! Il est 8h lorsque nous arrivons sur les lieux, et quels lieux ! Le circuit traverse un désert alpin, serpente entre les volcans, descend dans un cratère, contourne des lacs émeraudes, longe des sources et s’achève dans une forêt vierge. 

 S’il est réputé pour être un des plus beau trek du monde , il est aussi connu pour avoir été le lieu de tournage de la trilogie du Seigneur des Anneaux. La première étape consiste à rejoindre Soda Springs, on longe un chemin rocailleux qui suit un cours d’eau, heureusement des constructions en bois facilitent la marche. Après 1h30 de marche nous atteignons le premier relais, il s’agit en fait d’une cabane en bois faisant office de toilettes (pas de point d’eau potable sur le parcours, ouf on s'était renseigné). 

Nous abordons une partie plus difficile du parcours, la vue sur la montagne du destin du Seigneur des Anneaux est à couper le souffle. C'est ici que Frodon et Sam s'aventurent pour détruire l'anneau de Sauron avec la complicité involontaire de Gollum. Toutefois, les équipes de Peter Jackson ne furent pas autorisées à filmer le cratère du volcan, en raison de son caractère sacré. 

Groupe de randonneurs (à droite sur un chemin) 

 Plus nous montons, plus le panorama révèle l’étendue des incroyables champs de lave, mais aussi plus nous avons froid. Le vent souffle fort, on regrette de ne pas avoir acheté un bonnet et des gants. L’ascension n’en finit plus, certains randonneurs mal équipés font même demi tour. Après 4h de marche intense et d’escaliers en pic, nous atteignons le sommet qui culmine à 1900 mètres.

 cratère rouge du mont Ngauruhe

 le paysage récompense largement les efforts fournis

Au loin le lac bleu

La plus belle récompense du parcours la voici :

La descente pour atteindre les lacs émeraudes est impressionnante, il faut y aller d’un pas franc dans les cailloux et le sable sinon c’est la chute assurée.
Les lacs émeraude portent le nom de Ngarotopounamu qui signifie « les lacs couleur pounamu » ,le pounamu étant une pierre qui ressemble à du jade. Nous décidons de pic- niquer au bord d’un des lacs mais le plaisir du repas est quelque peu gâché par rapport aux fortes odeurs de soufre. C’est pas grave au moins nous avons le plaisir des yeux.

Bon c’est pas le tout mais ne nous sommes qu’à la moitié du parcours, on ne tarde pas pour reprendre la marche et traverser le cratère centrale.

Nous longeons un grand lac bleu profond et continuons sur le sentier à flanc de cratère.

Enfin des touffes d’herbes et petits buissons réapparaissent, nous sommes à l’abri du vent et on entame une descente qui va s’avérer interminable. On zig zag pendant 2h avant d’atteindre une hutte. 

Ouf il y a des toilettes ! Nous reprenons quelques forces et on repart pour la dernière partie du trajet. Si olive a encore la pêche, je dois avouer que de mon côté j’ai envie d’abandonner mais je n’ai de toute façon pas le choix de continuer car dormir à la belle étoile au milieu de nulle part ne m’enchante guère.

Dernière ligne droite : la traversée de la forêt. Un peu d’ombre et de fraîcheur sont les bienvenus. On ne voit pas le bout de ce trail verdoyant et à ce stade de fatigue on a qu’une hâte : regagner la voiture au plus vite et enlever nos chaussures. 

On décide d’aller faire un tour au village, histoire de se désaltérer et savourer notre victoire au village de Whakapapa mais il n'y a rien! On passe devant le Chateau Tongariro hotel, trop huppé d'apparence pour deux randonneurs plein de poussières qui ne sentent pas la rose (on regrettera car c'est en fait le QG des randonneurs ;-0) On regagne donc le camping, on se déguste une énième soupe chinoise, on s’emmitoufle, on fait la causette avec d'autres randonneurs (il y a beaucoup d'européens)et on file se coucher. On s'endort crampés, des images plein la tête avec un sentiment d'accomplissement et de plénitude. 

Cap sur le sud toujours, objectif : Wellington.